dimanche 21 août 2011

De La Rochelle à Brest



C'est le premier août que la famille est réunie et que nous sommes pour la première fois cinq à bord. Le temps de déposer ses bagages, de faire le tour du bateau et les voici tous les trois devant la télévision pour regarder le dernier épisode de secret story… Et taisez-vous svp, sinon ils pourraient rater la richesse des dialogues...



La Rochelle - Saint Martin en Ré
Nous irons ensuite visiter la ville de la Rochelle et nous approfondirons cette visite le lendemain en faisant tout le tour de la ville. 





Le mercredi, les travaux sur le bateau sont terminés et nous décidons d'aller à Saint-Martin en Ré. Il n'est possible de rentrer dans ce port qu'à marée haute et celle-ci est prévue pour 19:00. Cela nous donne le temps de partir vers le sud et d'aller d’abord faire le tour de Fort Boyard : ‘Ah, ce n'est que ça, ça a l'air plus petit qu’à la télé !’


Le vent de nord-ouest qui se lève doucement nous apportera un long bord de près jusqu'au pont de l'île de Ré et un louvoyage en compagnie d’un Dufour 44 avec qui nous ferrons la course (match nul) jusqu’au port de Saint-Martin.



Saint Martin – Ile d’Yeu
Nous repartons le lendemain avec la marée haute. La météo nous annonce un vent de sud-ouest force quatre qui doit nous permettre de rejoindre l'île d’Yeu en une étape. 

En réalité, le vent va rapidement se lever force cinq pour passer doucement à six avec des rafales à sept, le tout accompagné de pluies et d'une visibilité des plus réduites. La mer va se lever et avec elle le mal de mer pour une partie l'équipage : Conditions un peu musclées pour un début de vacances... Je ne suis pas sûr que tout le monde apprécie...


L'avantage c'est que nous ferons le trajet à sept ou huit nœuds.  Nous découvrirons l'île au tout dernier moment lorsqu'elle émergera de la bruine et de la brume.


C'est avec une météo plus clémente et même du soleil que nous ferons le lendemain le tour de cette belle île à vélo. La côte sud est particulièrement jolie avec des petits ports et de belles criques qui valent le détour.



A notre retour à bord, un échange avec le voisin anglais nous avertit que les prévisions météo pour le lendemain sont à nouveau force 7. Tant pis, nous resterons une journée de plus.

Ce sera une journée de pluie intense avec un vent faible. C'est vers 3 heures de l'après-midi que la dépression est passée juste au-dessus de l'île en nous offrant une longue rafale bien plus forte que force 7. Le bateau de sauvetage en mer devra intervenir pour remorquer un voilier en grosses difficultés ; Un autre rentrera dans le port avec sa grand-voile déchirée et son foc mal enroulé…



Ile d’Yeu – Pornichet
La météo du lendemain n’est pas fameuse, mais elle nous offre une petite période avec moins de vent avant une nouvelle dépression. Nous décidons de profiter de cette fenêtre météo et partons tôt le matin. Nous aimerions aller jusqu'à la Vilaine, mais la marée n'est pas favorable et après une navigation rapide au vent portant, nous nous arrêtons à Pornichet.
Nous y sommes par manque de choix car ce  port artificiel n'offre rien de particulier sauf une bonne protection par vent fort.

Et, comme prévu, le vent se lève pendant la nuit et c'est à nouveau sous la pluie que nous nous réveillons. Ce sera le programme de la journée, avec 30 noeuds de vent et pluie intense le tout se renforçant nettement au passage du front en fin d'après-midi pendant notre promenade humide sur les plages de La Baule. La partie plus jeune de l’équipage profite des bienfaits de la télévision…

Le vent callé à 30 noeuds nous oblige à passer une troisième journée à Pornichet. Mais aujourd'hui le ciel de traîne nous offre le soleil.  Il est temps de bouger et nous prenons le bus jusqu'au Croisic et c'est à pied que nous allons suivre le sentier le long de la côte jusqu'au port de Pouliguen. Belle promenade !



Pornichet – La Vilaine
Pour ce 9 août, les conditions s'améliorent. La dépression est passée et Météo-France nous promet un renforcement de l'anticyclone. C'est avec un vent faible que nous naviguons jusqu'à l'entrée de La Vilaine. Cette belle rivière est fermée par un barrage et il faut passer une écluse pour y entrer. Le guide nautique anglais préviens que ce passage est assez folklorique et il n'a pas tort. Le responsable de l'écluse la remplit au maximum en plaçant tous les bateaux serrés les uns à côté des autres.  Il donne de nombreuses indications sur la place des amarres, des défenses en considérant tous les plaisanciers comme des débutants et tout cela avec une forte voix qui doit probablement le laisser aphone à la fin de la journée.



Après le passage de l'écluse nous remontons la rivière sous voiles. Et c'est au-delà de La Roche-Bernard que nous jetons l'ancre aux pieds d’une forêt, dans un coin isolé pour passer une nuit dans un calme total avec des bruits d’animaux dans la forêt.


Et le lendemain le soleil et la chaleur sont, enfin, au rendez-vous. La température de la rivière qui est bien plus chaude que celle de la mer nous permet de nager autour du bateau et de sécher au soleil. J’en profite pour vérifier l’hélice, les anodes et la peinture anti salissures : tout est parfait.


La Vilaine - Houat
Nous quittons la rivière et son écluse en début d’après-midi et c’est au moteur avec un faible vent de face que nous allons nous ancrer à l’Est de l’île de Houat. Cédric a décidé de pêcher : La canne est prête et nous avons monté plusieurs bas de lignes dont un appétissant leurre Rapala conçu pour la traîne rapide.

Nous inaugurons donc ce nouveau matériel sous les sarcasmes des femmes qui savent, comme nous qu’au moteur à 6 nœuds on ne peut rien pêcher. Mais la chance sourit aux innocents et c’est au milieu du trajet que nous remontons dans l’agitation et les cris des débutants un poisson d’environ 4 kg. Une longue recherche dans les livres nous rend son verdict : C’est un thon rouge.



Ce poisson, bien préparé, nous offrira un repas de roi au mouillage avec le petit Grave blanc qui restait au fond de la cave (de la cale). 



Houat – Belle Ile
Nous commençons la journée du jeudi 11 août par une longue promenade sur l’île de Houat et son village où nous pouvons faire quelques courses.



C’est au près et au moteur que nous rejoignons ensuite le port Le Palais à Belle-Ile où nous arrivons à marée haute ce qui nous permet de nous amarrer dans le bassin à flot. 


Notre projet est de repartir le lendemain mais nous nous y sentons bien et nous restons une journée de plus. Cela nous permet de faire une belle promenade sur le sentier qui longe la côte et de profiter d'un bon restaurant le soir.


 
Belle-Ile – Concarneau
Départ le lendemain à 6:30, marée oblige. Notre objectif est de profiter du vent du sud-ouest pour aller jusqu'à l'île de Groix. Dès la sortie du port le verdict est clair, nous sommes à nouveau dans un vent fort, accompagné de bruine et avec une visibilité réduite : Cela recommence.

Évidemment si ce n'est pas une ambiance de vacances ce sont des conditions idéales pour naviguer vite au vent de travers et c'est déjà en fin de matinée que nous arrivons à Groix. Et si nous profitions de ce bon vent pour aller plus loin sur notre route ? L'idée est bonne et nous commençons par jeter l'ancre devant une plage de sable bien abritée sur la côte nord de Groix pour prendre notre déjeuner.
Et nous repartons ensuite à toute vitesse au bon plein vers Concarneau. Vers la fin du trajet la pluie s'arrête et est remplacée par le brouillard. C'est donc avec l’aide du radar que nous terminons le trajet.

Première visite de Concarneau en cette fin d'après-midi : Pluie. Nous en profitons pour investir dans un des objets les plus importants de nos vacances : un parapluie . Heureusement, les conditions seront beaucoup plus favorables le lendemain pour visiter la vieille ville.



Concarneau – Odet
Nous repartons en début d'après-midi et naviguons dans un vent faible portant vers la rivière de l' Odet. Encouragés par notre premier succès nous continuons à pêcher en ralentissant le bateau à deux ou trois nœuds. Nous allons ainsi pêcher deux maquereaux et un autre poisson, tous les trois trop petits et rejetés immédiatement à l'eau.

Nous allons passer la fin de l'après-midi à remonter l’Odet et nous terminerons ce trajet par une prise de corps morts devant le château de Kérouzien. La température qui s'améliore nettement nous permet de dîner dans le cockpit et d'assister au lever de lune.



Odet - Glénans
Ce dimanche 14 août nous offre une belle matinée ensoleillée au pied du château. Un voisin français à Concarneau nous ventait les mérites des îles du Glénans et il n'a pas eu trop de mal à nous convaincre. En route donc vers ces îles pleines de cailloux.

Après une belle navigation au bon plein nous ancrons au nord de l'île Saint-Nicolas et nous allons à terre pour profiter de ce bel après-midi ensoleillé.


Comme nous arrivons à mi-marée les îles de Saint-Nicolas et de Bananec n'en forment qu'une : Elles sont reliées par un passage de sable . Nous pourrons encore tout juste passer d'une île à l'autre à pied .

Revenus à bord, la même marée haute a recouvert les rochers qui nous protégeaient de la houle et notre ancrage est moins confortable. Par souci de confort et de sécurité nous prenons un corps-mort mieux abrité avec l'aide d'Adrien qui y attache l’amarre à partir de l'annexe.


Glénans – Douarnenez
Il devient temps de penser au passage du ras de Sein. Un calcul de courant et de marée nous indique que nous devrions avoir le courant portant jusqu'en fin d'après-midi. Nous décidons donc de passer deux heures avant l'étale afin de ne pas rentrer trop tard dans le port de Douarnenez.

Nous quittons le mouillage des Glénans à 7:30 du matin et c'est au moteur dans un petit vent contraire que nous allons jusqu'à la pointe de Penmarc’h. Le vent est ensuite favorable et c'est avec un bord de bon plein que nous allons jusqu'au raz de sein. Nous croisons de nombreux participants de la course du Figaro qui descendent  vers La Baule.

Nouveau calcul de la marée et des courants : nous allons trop vite, on ne passe pas Sein n'importe quand surtout que nous sommes en période de fortes marées : Il est préférable d’attendre encore une heure. Au passage du ras, le vent tombe complètement et la mer devient chaotique. C'est bien secoués que nous roulons les voiles et mettons le moteur en route pour faire le reste du trajet.


Une belle place le long du ponton visiteurs nous attend à Douarnenez et nous profitons d'une belle vue sur la ville dans le coucher de soleil.



Douarnenez – Morgat
Après une visite de la ville nous mettons le cap sur Morgat qui est situé de l'autre côté de la baie de Douarnenez. Ce serait une étrange navigation ou nous partirons d'abord au près babord amure à la sortie du port pour nous retrouver plus loin au travers tribord armure. En regardant les voiliers derrière nous, nous verrons qu'ils reçoivent le vent d'une direction exactement opposée à la nôtre. Le vent va forcir progressivement et c'est avec de 25 à 30 nœuds de vent que nous nous ancrons devant le port de Morgat. 


À notre réveil, le vent est tombé et est remplacé par de la brume. Nous prenons l'annexe pour aller visiter les grottes que la mer a creusées dans la falaise. 



Morgat – Camaret -Best
Et c'est ensuite avec une belle brume et l'aide du radar que nous allons vers Camaret. La brume va heureusement se lever et nous permettre de profiter des beautés d’un passage à la voile des rochers appelés ‘tas de poids’.


Notre amarrage à Camaret est notre dernière étape et cela sent la fin des vacances.  Cédric a déjà commencé à réviser ses cours pour sa deuxième session.


Le lendemain matin nous offrira le plus beau soleil et la meilleure température des vacances pour rejoindre Brest au moteur. Nous profiterons de cette belle météo pour nettoyer le bateau, ranger le matériel, faire les bagages et préparer le bateau à deux semaines d'immobilisation au port du Moulin Blanc.

La meilleure conclusion des vacances est une expression que nous avons entendue partout :
ce n'était pas mal pour un mois de novembre !


mercredi 3 août 2011

Le voilier s'ouvre comme une boîte à sardines !

J'en avais déjà eu l'intuition mais un examen attentif à la Rochelle a apporté l'inquiétante
confirmation : La traction du spi sur le bout-dehors a soulevé la pièce d'étrave au point de désolidariser le pont et la coque. Cela s'est produit lors d'un lof avec 20 nœuds de vent où le spi a commencé à battre... mauvaise manœuvre !

Je n'ai pas constaté d'entrées d'eau et s'il y en a eu, elles se sont heureusement limitées au puits à chaînes.




Le placeur du bout-dehors avait répondu à mes questions en insistant sur le fait que cette pièce d'étrave était très très solide. Très solide, oui sans doute, mais conçue pour une pression et non pas une traction vers le haut. Il n'y a aucun tirant vers le bas et l'étais est indépendant.

De plus, à l'examen,on s'est rendu compte que l'anneau de fixation du bout-dehors, conçu pour les Jeanneau, n'était pas adapté au Bavaria . L'installateur a du ajuster (démolir) la pièce d'étrave et l'anneau de fixation à la disqueuse. Bref, un travail cochonné.

Pièce d'étrave meulée ...

Anneau Jeanneau trafiqué pour Bavaria: Rapidement déformé et dessoudé...



Je suis tombé sur un réparateur compétent dans la liste de ceux disponibles à La Rochelle. Quelques jours plus tard et les vacances familiales auraient été compromises : La société spécialisée en soudure inox ne travaillait plus que deux jours avant la fermeture annuelle et son concurrent était déjà fermé...

Et trois jours plus tard tout était fait: Coque et pont recollés, pièce d'étrave ressoudée et polie, nouvel anneau parfaitement ajusté. Sans oublier la sous-barbe qui retiendra le bout-dehors vers le bas.

Quant à la solidité de l'étrave voire du bateau, aucun soucis. Confirmation, une nouvelle fois, de la solidité de la construction. Cela aurait pu tenir encore très longtemps sans réparation. Il a fallu plusieurs heures d'efforts à deux hommes pour arriver à retirer la pièce d'étrave.