vendredi 20 septembre 2013

En route pour Madère



Sothis nous attend depuis un mois à Cadix, nous attendons la fin de la période des examens universitaires. Les deux fils ont accepté la proposition de faire cette traversée à trois après la session. Je l’imagine, pour eux, comme une initiation à la haute mer avec tout ce que cela entraîne, soumission aux éléments, connexions à l’univers, longs quarts de nuits propices à la méditation, … Je me souviens encore d’avoir reçu le même cadeau de mon père, il y a 37 ans en navigant à deux, 10 jours depuis Tenerife vers Tanger.

Aujourd’hui, autre époque, il s’agit, pour eux, d’une activité parmi des dizaines d’autres.

Dîner très tôt à Cadix: nous partons demain matin

Septembre est le mois idéal pour faire cette traversée et nous arrivons le 4, au bateau pour commencer la préparation. Il est en parfait état, mais nous en profitons pour vérifier le gréement, le moteur, faire les pleins d’eau, de diesel et de vivre. Les guides indiquent qu’il est très difficile de trouver les bouteilles de gaz à Madère et aux Canaries. C’est pourtant une des premières choses que nous y découvrirons et au bout du compte il est surtout difficile d’en trouver à Cadix. Après une recherche laborieuse, nous aurons du succès tout au bout de la ville. Heureusement que nous avons un vélo à bord.

Le deuxième matin, juste après le petit déjeuner, nous voyons rentrer un autre Bavaria 42 Cruiser dans le port. Hasard extraordinaire, il s’agit de Dartag qui vient de Méditerranée. J’avais à l’époque correspondu avec son skipper, Alain qui m’avait longuement donné son avis sur ce type de Bavaria ainsi que des indications nécessaires à l’achat du bateau.



Nous passerons une soirée à nous raconter nos croisières et nos rêves de navigation. Alain a le projet de faire le tour de l’Atlantique et il part également, en solitaire, pour Madère. Il a cependant décidé de laisser passer quelques jours avant de faire cette traversée.

Et le lendemain matin, juste au lever de soleil, c’est le grand départ. Nous sommes bien secoués par une mer assez forte et un vent de SW qui nous oblige à longer la côte au près. La météo nous annonce cependant que le vent devrait passer au NW au cours de la nuit lorsque nous serons plus proches du Cap Saint-Vincent. Nous avançons à six, sept nœuds mais nous ne progressons pas du tout vers Madère. 



Heureusement, comme prévu, le vent va tomber dans la soirée et après quelques heures de navigation au moteur et dans la bonne direction, nous contactons ce bon vent de NW qui va souffler pendant toute la traversée entre 14 et 35 nœuds vrais. Les 28 à 33 nœuds vont durer 36 heures avec une houle de 2,50 m. Pendant tout ce temps, soucieux de la sécurité, de la préservation du matériel et du confort, je réduis très fortement la voilure, mais nous continuons à progresser à plus de 7 noeuds.

Gv à 4 ris et GL bien roulé

Excellente ambiance à bord avec le fils aîné qui semble totalement insensible au mal de mer et qui parvient à cuisiner dans tous les types de temps. C’est loin d’être mon cas, et l’expérience se confirme : il me faut deux jours pour m’amariner. L’esprit humain a tendance à se rappeler les bons moments et à gommer les difficultés, mais cette fois j’ai noté mes impressions dans le livre de bord vers la fin de la première nuit. Je vous les livre : ‘dure journée, le bateau roule, secoués, inconfortable, pas chaud, plus ou moins le mal de mer. Tout demande un très grand effort : ras le bol, ce n’est pas gai du tout! .
La suite est déjà plus positive : ‘Cédric a fait le dîner, moi j’ai fait la vaisselle. En même temps, on prend une bonite à la ligne de traîne’.


Elle sera mangée le lendemain, par un équipage mieux amariné, accompagnée d’une ratatouille de légumes et de pommes de terre.



Au bout de la deuxième nuit, début de mutinerie à bord : les quarts de nuits de trois heures sont longs (ben oui, on s’ennuie, pas de TV, pas de smartphones, pas de PlayStation, pas de PC, pas Facebook, pas de WIFI, pas de sorties, …) , il n’y a pas de lune, il n’y a rien à voir et les équipiers ont l’impression de veiller pour rien. Nous verrons en tout deux bateaux passer loin de nous au cours des trois jours et demi de navigation.

Comme le deuxième jour a été nuageux, les panneaux solaires ont été moins productifs et nous constatons le matin du troisième jour, un déficit de 120 ampères. Cela veut dire qu’avec les deux frigos, le pilote automatique et toute l’électronique allumée notre déficit moyen est d’environ 40 A par jour. 1h30 de moteur et tout est réglé avec de l’eau chaude en prime.

Nous constatons ce même troisième jour des traînées d’eau sur le plancher. Un examen plus attentif montre que de l’eau arrive des fonds à la gîte. Ouverture des trappes de visite et rontudjuuuuu, constatation qu’il y a des dizaines de litres dans les fonds. En réfléchissant déjà aux procédures d’urgence et de survie, je me précipite sur toutes les vannes, moteur, toilettes, éviers tout en demandant à Cédric de goûter l’eau : on se calme, elle n’est pas salée.
Nous aurons l’explication en réveillant Adrien : il a au cours de la nuit, ouvert le petit robinet pour prendre de l’eau et il s’est rendu compte, plus tard, qu’il avait oublié de le refermer. Mais il a bien tout nettoyé…. !
Prudence cependant, la leçon est bonne, je n’aimerais pas au cours d’une plus longue traversée reperdre  50 à 100 l d’eau potable dans les fonds et devoir rationner sévèrement l’équipage. Belle sécurité aussi d’avoir deux réservoirs.



La routine s’installe. Le temps passe agréablement et vers le troisième jour le vent et la mer se calment. Il commence à refaire plus chaud. Parfaitement accoutumés au bateau, aux quarts et à la navigation, nous sommes dans cet état de grâce qui pourrait durer très longtemps : nous nous sentons bien.

Cependant, on arrive : la terre est en vue et vers 19 h30 les connexions GSM s’établissent et nous pouvons prévenir le reste de la famille que tout va bien à bord. Au même moment nous recevons un message d’Alain de Dartag qui nous dit qu’il est arrivé à Porto Santo et qui nous demande si nous sommes dans la marina. Étonnement à bord : il nous faut relire le message une deuxième fois. Mais comment cela est-il possible ? Nous l’avons laissé dans le port de Cadix et il nous précède de 3 h à l’arrivée et il navigue seul ! L’équipage commence à douter du capitaine…

Le port de Porto Santo sous une averse

Nous jetons l’ancre devant le port vers minuit et nous aurons l’explication d’Alain le lendemain dans la marina : il est parti une heure après nous et a profité du bon vent pour battre son record de milles parcourus en 24 heures : 198. Vu comme cela, tout s’explique et nous devisons sur mon principe de précaution de soulager le voilier en traversée en limitant sa vitesse aux environs de sept nœuds.

Si vous souhaitez découvrir le récit de la traversée sur le blog d’Alain de Dartag : http://dartag.heoblog.com/index.php?post/2013/09/11/Le-Grand-Large

Porto Santo est une très belle île, avec peu de végétation. Cela vaut la peine de la visiter. La petite ville est sympathique et offre tout ce qu’un marin peut souhaiter, restaurants, supermercado, transports, etc.



Le port est géré par Nelson et son efficace secrétaire et ils offrent tous deux un service parfait en français.
Les prix sont assez chers : avec la réduction de 40% faire aux membres du club STW on arrive à un prix acceptable, de 22€ la nuit pour Sothis. (Mais 37€ à Quinta do Lorde sur Madère, gérée par la même société qui a donc un quasi-monopole sur l’archipel).

Septembre est la pleine saison de navigation et de nombreux bateaux y font escale. Deux profils types : les familles jeunes avec enfants sur des bateaux plus vieux mais bien équipés et des couples de pensionnés avec souvent des voiliers plus récents et parmi lesquels on compte les plus beaux voiliers. Taille moyenne, aux environs de 13 mètres.

L’ambiance est différente du continent, chacun a conscience d’avoir fait un premier passage et communique facilement avec tous les autres membres de cette nouvelle communauté. Des amitiés se créent, ainsi ces trois voiliers belges dont tous les enfants se mélangeaient au port, sur les plages et dans les bateaux et qui se connaissaient très bien depuis La Corogne. 


À Porto Santo commence aussi la coutume de laisser son empreinte sur le mur du port.

Les vacances se terminent pour Adrien et une courte traversée de 30 miles nous amène
à Quinta do Lorde. Nous louons une voiture pour le déposer à l’aéroport et découvrir l’île en partie avec Alain de Dartag.


Puis après trois jours, retour à Porto Santo où Sothis va nous attendre un mois.


vendredi 30 août 2013

Algarve et Sud Andalousie


Et voici les vacances familiales. Il y a deux ans, la famille était complète, nous étions cinq. L’année passée quatre et cette année, nous serons trois. Les deux garçons terminent leur année d’étude et Sophie la cadette se demande comment elle va faire pour survivre 18 jours avec ses deux vieux ! Et pourtant, au final, tout va bien se passer.
Le projet : la côte sud de l’Algarve et de l’Andalousie jusqu’à Gibraltar, c’est-à-dire 330 miles en 18 jours. (carte du trajet à la fin du billet)

Nous arrivons à Albufeira le 1er août et nous retrouvons Sothis qui nous a attendus deux semaines. La température bien agréable du Sud Portugal nous met immédiatement dans une ambiance de vacances et nous quittons le port le lendemain avec un vent de 17 nœuds nord-ouest. Destination : les superbes falaises de Praia de Marinha où j’étais déjà passé en juillet avec Jean-Paul en me promettant d’y revenir avec la famille.


Le vent va se lever doucement en montant à 31 nœuds. Mais bien protégé, le mouillage devant les falaises reste assez confortable. Et en fin d’après-midi un bord rapide nous amène à Vilamoura.
Comme toujours dans ces régions, l’entrée dans une marina nous oblige à nous amarrer deux fois : une fois au ponton d’accueil et une deuxième fois à l’emplacement attribué après avoir rempli de nombreux papiers et en nous acquittant d’une somme d’Euros qui en juillet et août, dans toutes ces régions, n’est pas vraiment bon marché.

Vilamoura, conformément à ce que nous avions pu lire dans le guide nautique, est une marina très touristique, chère et sans grand intérêt. Il faut dire que nous n’avons pas été visiter les environs qui semblaient plus prometteurs. Nous aurons en tout cas la possibilité de remplir les cales d’une grande partie des vivres dont nous avons besoin pour ces vacances.

La région de Faro et d’Olhao, tient toutes ses promesses.  J’avais eu l’occasion de la découvrir d'en haut, lors de la descente de l’avion vers Faro, et nous jetons l’ancre juste à l’endroit que j’avais identifié à travers le hublot. Nous resterons amarrés deux jours à l’abri de l’île Da Cullatra



Deux jours de repos avec de superbes balades sur les plages de l’île. Nous participons également à la fête du village de pêcheurs célébrant les femmes des marins.





















L’étape suivante nous conduit à la marina d’Ayamonte située sur le fleuve qui fait frontière entre le Portugal et l’Espagne. Nous voici en Espagne avec l’intention, à la marée basse du lendemain, de passer le pont pour remonter la rivière jusqu’à Alcoutim. Après un bon restaurant dans cette jolie ville, quoiqu’un peu bouffés par les moustiques, place aux calculs : le pont fait 20 m. Mais quel est encore le tirant d’air du voilier ? Je l’ai pourtant calculé avec précision en Suède, l’année passée, mais tout est resté dans le livre de bord précédent. La documentation technique du bateau indique 18,10 m auxquels il faut ajouter l’antenne VHF.  Cela fait au maximum 20 m et avec la marée, le pont doit en faire 23. Mais est-ce que c’est juste ? Vérification avec un Ovni français dont le mat a la même hauteur que le nôtre : tout va bien, il arrive aux mêmes chiffres. À son départ, notre voisin crie à sa femme qu’il a un problème moteur, mais juste après, tout va bien et il parvient à sortir du port sans problème. À notre tour : si la marche arrière pour sortir de l’emplacement se passe sans problème, plus moyen de tourner l’étrave vers la sortie du port. Nous sommes échoués. Il nous faudra pas mal de manœuvre et le propulseur d’étrave pour faire tourner le bateau vers la sortie et creuser lentement, moteur à 2000 tours, un sillon dans la vase pour quitter le port.

La remontée de la rivière Guardiana est superbe et nous nous ancrons en fin de matinée devant les deux villages d’Alcoutim au Portugal et Salucar de Guadiana en Espagne. Après la visite du village espagnol, la traversée de la rivière en annexe nous mène au Portugal en nous faisant perdre une heure. Cela nous permet de prendre deux apéritifs. 




Vue de Salucar de Guadiana depuis Alcoutim























Ces deux petites villes nous ont charmés et nous sommes encore restés longtemps finir notre litre de sangria sur les hauteurs d’Alcoutim en contemplant la nuit tomber sur l’autre versant.

























Le lendemain, au retour de l’embouchure du Guardiana, nous restons du côté Portugal en nous amarrant à la marina de Vila Real de Santo Antonio.  A nouveau une belle ville, qui vaut un détour.

Après un calcul des marées, nous entrons le 8 août dans la rivière qui nous mène à El Rompido.  Nous y passons deux belles journées de vacances, avec la visite de la presqu’île en face du port et de la petite ville.


El Rompido

La marée, encore elle, nous oblige à partir à 6:30 pour passer la barre en toute sécurité, mais nous constatons qu’il fait encore noir. Installés dans la douceur de ces vacances, nous n’avions pas encore remarqué qu’ici,  le jour ne se lève que vers 7:30… Tant pis, on y va, mais on profitera moins de la beauté de cette rivière.
Nous prenons la direction de Cadix, avec peu de vent, principalement au moteur. A la hauteur de Chipiona, un bon petit vent de SW se lève et nous oblige à louvoyer. Bizarre, les météos n’en parlaient pas. Au bout d’une 1/2 heure, il souffle à 20 nœuds. En arrivant devant Rota, il monte à 30 nœuds. Ras-le-bol , moteur et grand voile pour aller mouiller juste à l’est de Puerto Sherry.  Petite baie à conseiller, bien abritée, avec des pinèdes et la possibilité de nager.
Le lendemain matin, toujours 30 nœuds et un petit bord très rapide nous amène à Cadix, qui vaut bien sûr le voyage.  En tous cas, nous avons apprécié !



Mais notre objectif est d’aller plus loin encore et de découvrir Gibraltar que je n’ai plus vu depuis 1978.
Objectif raté ! Nous allons arriver à Barbate en fin de journée, bien secoués par un long louvoyage avec 28 nœuds de vent, à nouveau non prévus par les météos. 




Cette marina n’offre qu’un abri, la ville est sans intérêt, mais heureusement, le 13 août devrait nous offrir une accalmie dans le détroit de Gibraltar avec des vents contraires de ‘seulement’ 3 à 4. Avec un courant favorable cela doit aller.
Et nous voilà partis à quatre heures du matin, sans vent, au moteur. Pourtant, vers 8 heures, le vent d’est monte à 42 nœuds vrais et constants.  Ras-le-bol, demi -tour et arrivée, à nouveau sans vent à Barbate.

L’expérience d’une Belge rencontrée sur les pontons va résumer ce que nous avons rencontré assez souvent le long de la côte W de l’Espagne et du Portugal, ainsi que de la grande zone du détroit de Gibraltar : Vous prenez différentes météos. Vous sélectionnez celle qui annonce les rafales les plus fortes. Vous y ajoutez un ou deux BF et vous trouvez le vent constant que vous allez rencontrer.

Après avoir bien râlé, (le capitaine surtout qui se demande encore s’il n’aurait pas dû forcer un peu sur le moteur pour passer Tarifa) nous reprenons la route de Cadix sous spi, décidés à trouver un emplacement pour y laisser Sothis trois semaines. Après analyse, nous choisirons Cadix. Nous avons été mal accueillis à Santa Maria où en plus les prix sont très élevés. Et Cadix offre toutes les possibilités de transports et d’approvisionnement. Retour en Belgique après une belle visite de Séville (très très chaude, et très très belle).


Au revoir Sothis, patience, nous revenons dans 3 semaines pour te mener à Madère.


Cliquez sur la photo pour l'agrandir





vendredi 2 août 2013

De la Corogne jusqu’au cap Saint-Vincent


Alors, comment s’est passé cette descente ?
Très bien, rien à signaler !

Oui, mais encore, parle-nous de la météo
Je me souviens d’un ami qui me disait qu’il se rappellerait la descente du Portugal parce qu’il y avait rencontré beaucoup de vent ; il avait raison.



Dès le départ de la Corogne, nous avons rencontré des vents de nord-est soufflants entre 22 et 28 nœuds. Navigation facile sous génois seul. Mais à chaque fois que nous contournions un cap pour rentrer dans un port le vent, le vent montait avec des rafales souvent continues de l’ordre de 45 nœuds. Au début, je pensais que ce vent se calmerait en rentrant dans le port ou dans la baie mais cela n’a pas été le cas. Nous avons ainsi passé une nuit au mouillage avec un vent continu de 35 à 40 nœuds.


À partir du Cap Finisterre le vent est tombé et nous avons passé des moments tranquilles dans les différentes baies jusqu’à Bayonne. Mais nous l’avons retrouvé plus bas au cap Espichel, au sud de Lisbonne et bien sûr au cap Saint-Vincent ou une navigation tranquille sous spi s’est transformée en un bon plein avec 35 nœuds de vent.

Pour le reste, des vents légers du NE, obligeant parfois à mettre le moteur et deux jours de louvoyage par vent de sud-ouest qui nous a également offert le plaisir de tirer des bords carrés grâce à un courant contraire d’un demi-nœud.

Et enfin, la descente s’est faite avec un climat agréable et ensoleillé avec parfois quelques brumes. Nous avons ressenti une nette transformation à partir du cap Saint-Vincent avec des températures qui sont devenues beaucoup plus chaudes.


Et les ports ? Où êtes-vous allés ?













C’est le 28 juin que j’ai commencé la descente avec Lucian W. qui était déjà venu l’année passée pour aller à Stockholm, et nous avons fait un premier arrêt dans le port de Corme où nous avons mouillé une nuit avec ce fameux vent de 30, 35 nœuds. Le lendemain, nous sommes allés dans la marina de Camarinas.

Au passage du Cap Finisterre le troisième jour, le vent qui était fort est complètement tombé et c’est moteur que nous avons continué notre route vers Portosin. Cette marina nous a donné la possibilité de louer une voiture pour aller chercher les deux nouveaux équipiers à Saint-Jacques-de-Compostelle.



Et c’est à quatre avec Nicolas D. et Jacques P. que nous avons commencé la visite des baies jusqu’à Bayonne. C’est un endroit qui vaut vraiment le détour et nous avons eu la chance de le découvrir  avec un beau temps ensoleillé. 

Citons un mouillage à l’est d'Escarbote, une visite de la belle ville de Combaro qui nous a laissé d’excellents souvenirs et enfin un mouillage au nord de Bayonne avant de nous amarrer dans la marina.

Combaro

Combaro

J’aurais souhaité rester plus longtemps dans cette région, car il y avait encore de très nombreuses choses à voir et à visiter, mais il nous fallait progresser vers Porto pour des raisons de planning, d’avions et de changement d’équipiers.
L’étape suivante a donc été Lexoes où arrivés le soir vers 22 heures, nous avons profité de la possibilité de jeter l’ancre dans le port pour y  passer une excellente soirée et une bonne nuit. La marina n’est pas éloignée des transports en commun, ce qui nous a permis de visiter Porto et de laisser Jacques et Lucian à l’aéroport.

Porto

Porto


Et c’est avec Nicolas que nous avons continué notre descente en mouillant à  Aveiro puis à la marina de Figuera Da Foz.
Nous sommes restés deux jours à Nazaré où la vieille ville qui surplombe la mer vaut vraiment le détour.

Nazaré
Nazaré

A Péniche, nous avons accueilli Chris et Martine M. Et nous avons eu la chance de pouvoir passer une nuit à l’ancre devant l'île Berlenga. Nous avons fait pas mal de tours pour trouver l’endroit idéal pour jeter l'ancre, car les fonds augmentent très vite, et les places favorables sont occupées par les bateaux de tourisme. Mais nous avons réussi à trouver l’endroit idéal, par 12 m de fond et nous y avons passé une nuit tranquille.

Une navigation de 59 milles nous a amenés devant Lisbonne et nous avoir choisi de nous amarrer dans la marina Doca de Alcantara. Cette marina offre tout le confort est très proche de la ville et des transports en commun, mais elle souffre de deux inconvénients : le pont qui passe juste devant et qui enjambe le Tage est très bruyant. Rassurez-vous, la nuit on ne l’entend pas parce qu’une discothèque située sur le quai commence à distiller une quantité impressionnante de décibels à partir de 22 heures et cela ne s’arrête qu’à quatre heures du matin… Si vous souhaitez visiter Lisbonne, je vous conseille la marina située juste devant la tour Belem, ou plus à l’extérieur dans la marina Oeiras. C’est dans cette marina que nous avons accueilli Jean-Paul D. deux jours plus tard et elle nous a séduits.

Nos deux préférences à Lisbonne: La tour Belem et

le monastère des Hiéronymites

L’étape suivante nous a fait découvrir un superbe mouillage, Pontinho de Arrabida  situé juste au nord-ouest de l’entrée de la rivière vers Setubal. Vous y jetez l’ancre dans 5 m d’eau juste devant la plage surmontée d’une magnifique falaise.

Pontinho de Arrabida

Sines est également une escale très agréable. Nous avons passé la soirée au château où se tenait le festival de musique du monde. Cela reste un moment fort de cette descente.

L’étape suivante était plus longue, avec le passage du cap Saint-Vincent. Toute la descente s’est faite tranquillement sous spi, mais le vent s’est levé jusqu’à 35 nœuds après le passage du cap et a continué à souffler sur les 25 miles  qui le sépare de Lagos. Lagos est une agréable petite ville où il est facile de s’approvisionner. La gare est juste à côté de la marina et c’est en train que Chris et Martine ont rejoint Faro pour prendre leur avion.

Martine et Chris

Comme il nous restait trois jours avant se rejoindre Bruxelles, nous avons décidé de retourner voir le cap Saint-Vincent de plus près. Et à nouveau le vent s’est levé progressivement pour atteindre une trentaine de nœuds. Nous avons passé la nuit à l’ancre au pied de la falaise surmontée d’un monastère, juste avant le cap. Nous espérions que le vent tombe au coucher du soleil mais  il a continué à souffler à 30 noeuds toute la nuit. L’abri est signalé comme tout à fait protégé par vent de nord-est ; notre expérience le confirme.

Mouillage au pied du cap Saint-Vincent


Le lendemain matin, c’est sous trinquette et grand-voile arrisée que nous avons contourné le cap vers le large, juste pour le plaisir... Mais dès le passage du cap le vent est passé de 30 à 18 nœuds et nous avons commencé à remonter vers Lisbonne au près serré. Sous voilés avec la trinquette, nous avons remis pas mal de grand-voile avec un bon résultat. Et, après deux longs bords, c’est presque avec regret que nous nous sommes repassés le cap au portant en prenant le cap vers Portimao. 

Le cap Saint-Vincent

Et c’est le 23 juillet que nous avons laissé le voilier à Albufeira pour rejoindre Bruxelles. Cette dernière marina offre une totale sécurité pour un prix un peu moins cher que les autres ports de la région. Elle offre aussi l’avantage d’être très proche de l’aéroport de Faro.


vendredi 31 mai 2013

De Bruxelles à La Corogne : 1000 miles en 13 jours


Quelques bons passages de dépressions pendant la préparation du bateau début mai avaient fait monter l’inquiétude : comment respecter le planning et rejoindre la Corogne en deux semaines avec ce chapelet de dépressions et ces vents forts de sud-ouest ? Ces 1000 miles n’étaient-ils pas trop ambitieux ?
J’avais fini par me résigner à accepter de laisser le bateau à Brest si la météo devait être trop contraire.







   

Le canal et l’Escaut
En tenant compte des courants de marée dans l’Escaut, la date de départ est fixée au 15 mai. Mais le bateau est loin d’être prêt, le gréement courant retiré pour l'hiver n’est pas replacé et trois mois de vivre et de bagages s’entassent dans le carré et les trois cabines. Heureusement que dans le canal la mer est souvent calme ! 

Le passage de l’Escaut le deuxième jour s’est fait principalement au moteur, sous la pluie et avec une température automnale de moins de 10°.


Breskens – Ostende - Dunkerque
Un bon petit vent du Nord nous a permis de rejoindre Ostende, à la voile mais sous la pluie, dès le troisième jour. J'y embarque Dominique M. et Paul S. qui m’accompagnent pour ce convoyage.
Nous n'allons pas démarrer trop vite pour leur laisser le temps de s’amariner. L’étape suivante est donc  Dunkerque que nous rejoignons par petit temps sous le soleil.


Adieu aux terriens


























Dominique et Paul


  

Dunkerque – Cherbourg à 7,2 noeuds
Cherbourg est à  210 miles et les heures de marée qui nous sont favorables chaque matin depuis Bruxelles nous permettent un départ à 10h30. La météo est bonne et l’analyse des fichiers GRIB nous indique que nous aurons d'abord un vent du nord est forcissant et s’orientant vers l’ouest dans le courant de la nuit. Nous décidons donc de rester au large en longeant le rail des cargos et nous visons bien plus au nord que la route directe. Vers quatre heures du matin, le vent refuse avec le passage d’un front et nous offre des rafales à 35 nœuds. Comme l’allure devient du près assez serré avec 30 nœuds constant, nous hissons la trinquette pour arriver à 15h30 à Cherbourg réalisant ainsi une moyenne de 7,25 nœuds. Cela nous a permis de tester la nouvelle toile antiroulis placée dans le carré. Super !


Vers le cap Gris Nez à 7,5 noeuds





  

Cherbourg – Camaret : agressés par un dauphin ?!
Après un restaurant et une bonne nuit, départ à 6:30 heures précises pour passer le Ras Blanchart. Le vent de nord-ouest nous permet d’avancer très vite et de faire une pause bien arrosée le midi au Havre Gosselin sur l’île de Sark. Le temps est couvert mais nous profitons une nouvelle fois de la beauté impressionnante de ce lieu. L’île est couverte de genets.



Sark le Havre Gosselin



  
Nous repartons à 16h30 pour Camaret. Le vent nous sera à nouveau favorable en soufflant du Nord Nord-Ouest entre 15 et 20 nœuds et nous arrivons au petit matin dans le chenal du Four. 

Le vent est tombé, le courant est contraire et nous avançons au moteur. De nombreux dauphins tournent autour du bateau. À un moment des chocs répétés commencent à ébranler tout le voilier. Nous découvrons rapidement qu’il s’agit d’un dauphin qui tape sur l’avant du bateau avec sa queue. Dominique part à l’avant et l’observe taper pendant plus d’une minute. Y a-t-il un message ? Après vérification notre route est correcte et ne sachant que faire, je réduis le régime du moteur ; le dauphin arrête de taper. Nous n’avions jamais entendu parler d’un comportement pareil.



Camaret






  


Préparation à la traversée du Gascogne
Les deux jours suivants, nous subissons le passage d’une dépression avec des vents entre 25 et 30 nœuds. Pourtant, le soir du deuxième jour, les fichiers GIB et les météos nous annoncent le renforcement d’un anticyclone et une fenêtre de temps calme de deux jours et demi.  Une analyse plus précise avec le logiciel de routage qVlm nous indique que le passage doit être possible avant une nouvelle dépression et un vent du sud-ouest force six sur la Corogne. Ce passage devrait se faire essentiellement au moteur avec très peu de vent. Nous préférons un passage avec du vent, mais la fenêtre favorable suivante n'est prévue une semaine plus tard. Un tien vaut mieux que deux tu l'auras...

Nous contactons un routeur de météo consult qui nous confirme nos informations. À la question de savoir quel est le risque, la réponse est que la dépression prévue pourrait arriver un peu plus tôt que prévu et nous apporter des vents forts et contraires avant la Corogne. Il ne faut donc pas traîner. C’est donc décidé, on y va demain matin. Pourtant, le vent souffle encore à 7 bf sur Camaret.


Le Gascogne
Et à nouveau tout va se passer exactement comme les fichiers météo nous l’avaient annoncé. Je reste impressionné de la précision des tendances et des directions de vent annoncée par les fichiers GRIB. La force des vents est moins précise. Il suffit de savoir que les vents faibles seront encore plus faibles et que les vents forts seront simplement plus forts.

Nous allons passer le Gascogne en 57 heures dont 50 au moteur souvent accompagné de la grand-voile ou des deux voiles nous permettant d’augmenter la vitesse d’un nœud. Après le passage de la bouée du bout de la chaussée de Sein nous verrons encore quelques cargos et puis plus rien pendant deux jours. Les dauphins vont nous accompagner sur la quasi-totalité du trajet. Une houle de direction variable rendra le passage peu confortable, mais est-ce que cela ne fait pas partie du contrat ?

Et dans le petit matin du troisième jour nous découvrirons les montagnes du nord de l’Espagne dans un vent refusant et commençant à souffler du sud-ouest force quatre. Nous profitons d’un dernier louvoyage de quelques heures le long de la côte espagnole et nous arrivons dans la marina à 16 heures. Vitesse moyenne 7  nœuds et des poussières pour faire ces 403 miles.






  

La Corogne
On ne peut pas dire qu’il y ait affluence dans la marina de la Corogne, mais tous les voiliers présents sont des voiliers qui naviguent loin. Ainsi un Santorin arrivant de la Rochelle et continuant vers les Açores ; un Pogo 40 venant de Méditerranée et continuant vers la Rochelle ; un autre voilier français de 10 m arrivant après trois semaines de navigation depuis les Canaries,… Nous voici dans un autre monde, le monde de la croisière hauturière. 

La ville est accueillante et offre toute les possibilités de fournitures. 
Cependant la dépression annoncée nous a rapidement apporté de la pluie, une température de 13° et une houle de 5 m dont les effets se faisaient nettement sentir dans la marina. Mais avec quatre amortisseurs en caoutchouc et en doublant les amarres nous pensons que le bateau est en parfaite sécurité pour cet arrêt d’un mois.




mardi 12 mars 2013

Croisière d’été 2013: Vers le nord ou vers le sud ?





Après la découverte de la Baltique, le projet 2013 était évident: Un voyage vers les latitudes nord avec comme objectif les îles Lofoten en passant par l'Écosse, les Orcades et les Shetlands.




Après discussion familiale, le projet a été classé sans suite. Le prix à payer pour voir ces superbes paysages, situés bien au-delà du cercle polaire, était considéré comme trop élevé (risque de 5 degrés centigrades, pluie, neige, brouillard, humidité, ....). Avec ce début précoce de mutinerie, le capitaine risquait de se retrouver fort seul à bord.

Un changement de cap de 180° a immédiatement calmé l'équipage et a même généré un enthousiasme plus que modéré.


Fini le Nord, EN ROUTE VERS LE SUD.




Sothis sera convoyé à un rythme soutenu (jour et nuit) vers le nord de l'Espagne au début de la saison, avec un départ de Bruxelles le mardi 14 mai (marée oblige). Ce convoyage de printemps comprendra la délicate traversée du golfe de Gascogne...

A partir du 25 juin et tout le mois de juillet, Sothis poursuivra sa route vers le sud avec une navigation côtière le long de l'Espagne et du Portugal. Nous prendrons le temps de découvrir ces régions soumises la plupart du temps à des vents réguliers du nord (les alizés Portugais). Les alizés sont des vents doux et chauds et vous devez sans doute déjà rêver, mais ces vents sont parfois assez forts l'après midi (4 à 6 beauforts et parfois plus près du cap du Finistère et de Saint Vincent). Heureusement, ils nous seront favorables et nous les aurons au portant. Mais, bien que sans danger aucun, la mer pourra parfois être bien agitée…




Les vacances familiales du mois d'août commenceront à Faro et nous prévoyons une navigation tranquille le long des côtes de l'Algarve et de l'Andalousie avec la visite des villes incontournables de Séville, Cordoue, Cadix, ...




Enfin, après les vacances familiales Sothis partira de Gibraltar et de Tanger pour rejoindre un lieu d'hivernage. Si Lisbonne est une première possibilité, nous la mettons en réserve. En effet, nous étudions encore les options sur les îles de l'atlantique, Madère et Canaries. Cette dernière étape se fera durant le mois de septembre.





Un trajet vers les Canaries nous demande de déjà penser à la croisière de 2014. Le climat nous permettrait de naviguer régulièrement pendant tout l’hiver. Mais que faire ensuite? 

Traverser vers les Antilles et faire un tour de l'Atlantique n’est pas envisageable actuellement. Mais il est possible de faire un tour des îles de l’Atlantique. 
En 2014, nous pourrions remonter les alizés vers Madère et les Açores. Cela demande de bien choisir les périodes où les alizés sont moins réguliers et moins forts, mais c’est possible. Le capitaine l’a déjà fait il y a 35 ans : Une navigation tranquille de Ténériffe vers Tanger en 10 jours sur un voilier de 11,5 mètres. 



Mais le monde a changé et pour la préparation du voilier, nous avons réalisé, en 2011 et en 2012 un certain nombre d'entretients et d'améliorations :

-        Placement d’un Bimini
-        Navtex
-        Radio ondes courtes BLU pour réception de fax météo
-        Baromètre enregistreur
-        Mise à jour des cartes Navionics
-        Remplacement des batteries
-        Replacement des extincteurs
-        Remplacement des fusées de détresse
-        Vérification du liferaft Viking 
-        Nouvelle balise EPIRB avec GPS
-        Replacement du joint du saildrive Volvo Penta
-        Vérification du gréement
-        Pose d’un étai largable
-        Vérification / renforcement du génois et de la grand voile
-        Nouvelle trinquette à ris
-        Nouveau tourmentin
-        Pose d’un tangon
-        Vérification préventive du réservoir de fuel et du circuit d’alimentation moteur
-    Lifestiling, matériel spécial de récupération de l’homme à la mer
-        Toile antiroulis.

En cas de navigation vers Madère et/ou Canaries :
     -  Téléphone satellite Iridium pour la sécurité et la météo.