vendredi 30 août 2013

Algarve et Sud Andalousie


Et voici les vacances familiales. Il y a deux ans, la famille était complète, nous étions cinq. L’année passée quatre et cette année, nous serons trois. Les deux garçons terminent leur année d’étude et Sophie la cadette se demande comment elle va faire pour survivre 18 jours avec ses deux vieux ! Et pourtant, au final, tout va bien se passer.
Le projet : la côte sud de l’Algarve et de l’Andalousie jusqu’à Gibraltar, c’est-à-dire 330 miles en 18 jours. (carte du trajet à la fin du billet)

Nous arrivons à Albufeira le 1er août et nous retrouvons Sothis qui nous a attendus deux semaines. La température bien agréable du Sud Portugal nous met immédiatement dans une ambiance de vacances et nous quittons le port le lendemain avec un vent de 17 nœuds nord-ouest. Destination : les superbes falaises de Praia de Marinha où j’étais déjà passé en juillet avec Jean-Paul en me promettant d’y revenir avec la famille.


Le vent va se lever doucement en montant à 31 nœuds. Mais bien protégé, le mouillage devant les falaises reste assez confortable. Et en fin d’après-midi un bord rapide nous amène à Vilamoura.
Comme toujours dans ces régions, l’entrée dans une marina nous oblige à nous amarrer deux fois : une fois au ponton d’accueil et une deuxième fois à l’emplacement attribué après avoir rempli de nombreux papiers et en nous acquittant d’une somme d’Euros qui en juillet et août, dans toutes ces régions, n’est pas vraiment bon marché.

Vilamoura, conformément à ce que nous avions pu lire dans le guide nautique, est une marina très touristique, chère et sans grand intérêt. Il faut dire que nous n’avons pas été visiter les environs qui semblaient plus prometteurs. Nous aurons en tout cas la possibilité de remplir les cales d’une grande partie des vivres dont nous avons besoin pour ces vacances.

La région de Faro et d’Olhao, tient toutes ses promesses.  J’avais eu l’occasion de la découvrir d'en haut, lors de la descente de l’avion vers Faro, et nous jetons l’ancre juste à l’endroit que j’avais identifié à travers le hublot. Nous resterons amarrés deux jours à l’abri de l’île Da Cullatra



Deux jours de repos avec de superbes balades sur les plages de l’île. Nous participons également à la fête du village de pêcheurs célébrant les femmes des marins.





















L’étape suivante nous conduit à la marina d’Ayamonte située sur le fleuve qui fait frontière entre le Portugal et l’Espagne. Nous voici en Espagne avec l’intention, à la marée basse du lendemain, de passer le pont pour remonter la rivière jusqu’à Alcoutim. Après un bon restaurant dans cette jolie ville, quoiqu’un peu bouffés par les moustiques, place aux calculs : le pont fait 20 m. Mais quel est encore le tirant d’air du voilier ? Je l’ai pourtant calculé avec précision en Suède, l’année passée, mais tout est resté dans le livre de bord précédent. La documentation technique du bateau indique 18,10 m auxquels il faut ajouter l’antenne VHF.  Cela fait au maximum 20 m et avec la marée, le pont doit en faire 23. Mais est-ce que c’est juste ? Vérification avec un Ovni français dont le mat a la même hauteur que le nôtre : tout va bien, il arrive aux mêmes chiffres. À son départ, notre voisin crie à sa femme qu’il a un problème moteur, mais juste après, tout va bien et il parvient à sortir du port sans problème. À notre tour : si la marche arrière pour sortir de l’emplacement se passe sans problème, plus moyen de tourner l’étrave vers la sortie du port. Nous sommes échoués. Il nous faudra pas mal de manœuvre et le propulseur d’étrave pour faire tourner le bateau vers la sortie et creuser lentement, moteur à 2000 tours, un sillon dans la vase pour quitter le port.

La remontée de la rivière Guardiana est superbe et nous nous ancrons en fin de matinée devant les deux villages d’Alcoutim au Portugal et Salucar de Guadiana en Espagne. Après la visite du village espagnol, la traversée de la rivière en annexe nous mène au Portugal en nous faisant perdre une heure. Cela nous permet de prendre deux apéritifs. 




Vue de Salucar de Guadiana depuis Alcoutim























Ces deux petites villes nous ont charmés et nous sommes encore restés longtemps finir notre litre de sangria sur les hauteurs d’Alcoutim en contemplant la nuit tomber sur l’autre versant.

























Le lendemain, au retour de l’embouchure du Guardiana, nous restons du côté Portugal en nous amarrant à la marina de Vila Real de Santo Antonio.  A nouveau une belle ville, qui vaut un détour.

Après un calcul des marées, nous entrons le 8 août dans la rivière qui nous mène à El Rompido.  Nous y passons deux belles journées de vacances, avec la visite de la presqu’île en face du port et de la petite ville.


El Rompido

La marée, encore elle, nous oblige à partir à 6:30 pour passer la barre en toute sécurité, mais nous constatons qu’il fait encore noir. Installés dans la douceur de ces vacances, nous n’avions pas encore remarqué qu’ici,  le jour ne se lève que vers 7:30… Tant pis, on y va, mais on profitera moins de la beauté de cette rivière.
Nous prenons la direction de Cadix, avec peu de vent, principalement au moteur. A la hauteur de Chipiona, un bon petit vent de SW se lève et nous oblige à louvoyer. Bizarre, les météos n’en parlaient pas. Au bout d’une 1/2 heure, il souffle à 20 nœuds. En arrivant devant Rota, il monte à 30 nœuds. Ras-le-bol , moteur et grand voile pour aller mouiller juste à l’est de Puerto Sherry.  Petite baie à conseiller, bien abritée, avec des pinèdes et la possibilité de nager.
Le lendemain matin, toujours 30 nœuds et un petit bord très rapide nous amène à Cadix, qui vaut bien sûr le voyage.  En tous cas, nous avons apprécié !



Mais notre objectif est d’aller plus loin encore et de découvrir Gibraltar que je n’ai plus vu depuis 1978.
Objectif raté ! Nous allons arriver à Barbate en fin de journée, bien secoués par un long louvoyage avec 28 nœuds de vent, à nouveau non prévus par les météos. 




Cette marina n’offre qu’un abri, la ville est sans intérêt, mais heureusement, le 13 août devrait nous offrir une accalmie dans le détroit de Gibraltar avec des vents contraires de ‘seulement’ 3 à 4. Avec un courant favorable cela doit aller.
Et nous voilà partis à quatre heures du matin, sans vent, au moteur. Pourtant, vers 8 heures, le vent d’est monte à 42 nœuds vrais et constants.  Ras-le-bol, demi -tour et arrivée, à nouveau sans vent à Barbate.

L’expérience d’une Belge rencontrée sur les pontons va résumer ce que nous avons rencontré assez souvent le long de la côte W de l’Espagne et du Portugal, ainsi que de la grande zone du détroit de Gibraltar : Vous prenez différentes météos. Vous sélectionnez celle qui annonce les rafales les plus fortes. Vous y ajoutez un ou deux BF et vous trouvez le vent constant que vous allez rencontrer.

Après avoir bien râlé, (le capitaine surtout qui se demande encore s’il n’aurait pas dû forcer un peu sur le moteur pour passer Tarifa) nous reprenons la route de Cadix sous spi, décidés à trouver un emplacement pour y laisser Sothis trois semaines. Après analyse, nous choisirons Cadix. Nous avons été mal accueillis à Santa Maria où en plus les prix sont très élevés. Et Cadix offre toutes les possibilités de transports et d’approvisionnement. Retour en Belgique après une belle visite de Séville (très très chaude, et très très belle).


Au revoir Sothis, patience, nous revenons dans 3 semaines pour te mener à Madère.


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